20111223

Mer muse

Tout au fond de sa tristesse - Ostende l’obscure,
Dans un bouge toujours plus éloigné de la brise saline,
Loin de l’ardent midi - étoile solitaire du soir,
Etait assise mère aux cheveux blonds, immobile comme une caisse enregistreuse,
Aussi muette que le silence planant autour de son bordel ;
Pigeon sur pigeon s’inclinait autour de sa tête
Comme nuée sur nuée. Aucun souffle dans l’air,
Pas même autant de vie qu’il n’en faut une nuit d’été,
Pour faire vider le portefeuille gonflé, envoler la légère carte de crédit ;
Où l’addition tombait, là elle demeurait.
Le champagne ne coulait plus à flot, dans le susurrement assourdi
Par respect pour la journée déchue et les sens usés
Qui projetaient une ombre sur lui : un enfant parmi ses oiseaux
Pressait son doigt humide sur des grandes lèvres.

Le long du bar, étrange rive, de larges empreintes étaient marquées,
Aussi loin que les pieds des affranchis avaient marché,
Puis s’étaient fixés là, sur le sol détrempé.
Sa main droite ridée reposait inerte, nonchalante, morte,
Privée de son index menaçant ; ses yeux de souveraine détrôné étaient clos ;
Tandis que sa tête penchée semblait écouter la musique de Jimmy Smith
Mon antique mère, attendait-elle quelque consolation encore ?

Il semblait qu’aucune force ne pût la faire mouvoir de sa place ;
Cependant vint là quelqu’un, qui d’une main familière
Toucha ses grasses épaules, après s’être, avec déférence, courbé très bas.
C’était la déesse du monde de mon enfance ;
Auprès d’elle un géant aurait paru de la taille d’un pygmée.
Elle eût saisi n’importe quel quidam par la chevelure et lui eût ployé le cou,
Ou, d’un doigt, eût arrêté la taxe à la valeur ajoutée.
Sa face était grande comme celle du Sphinx de Memphis.
Dressée sur quelque piédestal, toujours à réclamer quelques suppléments.
Sage, j’étudiais et vivais pour m’instruire.
Mais, oh ! Comme sa figure semblait de marbre !
Quelle beauté ! la Beauté elle-même !
Il y avait dans son regard une crainte aux aguets,
Comme si le malheur venait seulement de la frapper !
Comme si les nuages, avant-gardes des jours métastasés,
Avaient épuisé leurs maléfices et les arrière-gardes acharnées
Allaient amasser péniblement leurs provisions proliférantes.
D’une main elle pressait le point douloureux
Où gît le portefeuille, comme si juste là
Quoique vénale, elle ressentait une cruelle souffrance.
L’autre main sur le cou penché de son enfant était appuyée,
Tendant ses lèvres ouvertes, elle proféra quelques mots
D’un ton solennel, avec la sonorité profonde de l’orgue,
Quelques mots désespérés :
« Yves, relève la tête ! Cependant pourquoi, pauvre paresseux
N’es-tu pas dur comme mon mac ?
Car je n’ai de consolation que toi, donc, je n’en ai pas :
Je ne peux pas dire : Oh pourquoi dors-tu ?
Puisque tu t’es séparé de moi, et que ta mère
Ne te reconnaît plus, dans cette affliction, pour un fils :
L’amer du Nord, aussi, avec son bruit solennel,
A rejeté un corps, et toute l’atmosphère
Est saturée de masques grimaçants.
Je n’ai pas peur des hommes mais tellement des orages !
Ô douloureuse époque ! Ô minutes longues comme des années !
Tout, pendant que vous passez, accroît la monstrueuse vérité.
Et comprime tellement nos horribles angoisses
Que la crédulité n’a plus de champ pour respirer !
Yves, continue à dormir - Oh ! Pourquoi, étourdiment ai-je ainsi
Violé ton sommeil solitaire ?
Pourquoi ai-je rouvert tes yeux ironiques ?
Yves, continue à dormir ! Tandis qu’à tes pieds je pleure ! »

20111222

Rejoue








20111221

Medium



Il n’est pas illogique de supposer que, dans une existence future, nous puissions considérer cette vie terrestre comme un songe. E. A. Poe

Les grands mots nous rendent malheureux, ok, mais si tu savais comme je t’aime ! C’est pas dur, quand on m’a proposé cette séance de spiritisme, je me suis dit : - Merde ! Encore ma mère ! Car je viens justement de sortir un livre intitulé « Maman», petite chose furieuse et barbare, expression de mes nerfs malades. Puis pendant que je dormais, tu m’es apparu et tu m’as dit : Va vers l’avenir ! Ta mère, c’est le passé. De la réalité au rêve – que jaillissent les images ! Inconduite et contrition sont des métaphores sataniques. L’âme est tout ce qui existe. Continuer à parler à son cadavre ne peut plus te mener nulle part ! Merde à la mort ! Vive la vie ! Cause avec Jim, il est ton futur. Respect man ! J’en chialais. Tu sais que j’ai craché deux mômes ? Non ? Comment je les ai appelé ? Ulysse et Anna Livia. Ça te plaît ça hein ? Sacré fripouille ! Tu te souviens de toutes ces années où je ne parlais qu’avec toi ? Cris amoncelés d’accablantes misères mêlés à nos arts des rires en murmures ! Tu t’en souviens ? Et tout ce que tu m’as fait lire : Isaac Luria, Miguel de Molinos, Joachim Abbas... Entre dans ton œuvre comme on entre dans les ordres m’ordonnais-tu, répudie toutes attaches mondaines ! Refuse la guerre des autres ! Ne sers pas ! Reste hors de l'existence, cure-toi les ongles… Mène seul ta quête. Oscille perpétuellement entre permanence de l’être et mobilité de l’univers, alpha et oméga, douceurs du péché et morsure de l’en-soi. Transforme le pain de la vie quotidienne en art !
Ô toi mon Saint Patron, à coup de parodies, je vais te ziziter ! Tous les vices, mauvais goût surtout ; Sainterelle, légère – perpétuel maudit, banni, scandaleux, prenant ton bain de soleil sur le Libido avec 4 fillettes insectueuses – Oui, oui, Milord, cette vieille fille, cette si malicieuse université, en pince toujours autant pour toi, et dans ton pays, les autres gueulards rougeauds ont crée un Bloom’s day ! Tristesse posthume, farce des morts-vivants, ronde des braves disparus, apocalypse selon Ginette…
Te revoir ! Quel plaisir ! Tu n’as pas tellement changé mon Giacomo. Tu faisais déjà tellement ectoplasme de ton vivant… Ça a l’air plutôt calme ici. Ça va ? Comment ça tu n'as pas le droit de me répondre ? C'est tabou ? Monsieur Dieu ne rigole pas ! Et moi qui croyais qu’au paradis (Un rond dans l’eau qui va toujours s’élargissant jusqu’à se perdre dans le néant, un tourbillon, une douce non-terre aux eaux murmurantes où s’ébattent le grondin, la plie, le gardon. D’aimables vierges assises contre les racines des arbres aimables chantent les plus aimables romances tout en jouant avec toutes sortes d’aimables objets comme des lingots d’or, des poissons d’argent, des barils de harengs… ), c’était comme à Paris et que
tout le monde s’y fichait de ce qui faisait son voisin.
Tu voulais recréer la vie avec de la vie et maintenant que fais-tu avec la mort ? La décris-tu minutieusement ? Peins-tu des morts moyennes dans une vérité sans fard ? La chute éternelle ? La répétition inlassable de tout ? Dresse-tu l'inventaire des inapparences ? Vote pour moi ! Tu sais que je suis le meilleur des présidentiables de ton fan club, du club des ratés, des loosers, des tendus, des tendres bons à mâcher et à remâcher. Si je suis élu, je te jure que je ferai imprimer toutes tes play list. Ah Carmen ! Ah Guillaume Tel ! Imagine comme toutes tes grassouillettes polypissonnes seront en extase ! Jésuite envapé ! Druide gothique ! Tu penses évidemment que comme d'hab je ne cause que de moi. Tu ne t’es pas entendu ! Avec tes caprices, ta fantaisie, tes migraines !
Touche-moi Polly... Refais-la moi happy few… Mais gaffe ! J'en ai assez de toi aussi Mister Joyce ! De tes involutions, de ta parole retournée avec ironie sur elle-même, de ta compacité légère et intemporelle, de ta légèreté de pierre tombale. Vieux gamin… Miasmes sourdes, aigres senteurs, haleine épaisse, franche nuée. Tu pèses ! Pâleur frêle, ossature délicate, fantôme crépusculaire. Arrivent en grondant et passent les ombres des traîtres. Vue basse, glaucome. Spectre de ton spectre : des ombres que frappe la chaude lumière crème, ombres grises couleur de petit-lait, stries jaune d'oeuf, humeur rance. Les cent noms de celui qu’on ne nomme pas. Mourant encore et encore dans l'écho des paroles que tu profères de ta voix de ténor. Mon âme, à ton contact, enfin se dissolvant. Juste : percevoir sans juger, sans lutter, sans fuir. Être une rivière plutôt qu’une statue, les artères d’une grande citée, l'art, la fluidité du Tao, l'étreinte des contraires, le rire des éléments, les soupirs des amants. Ma honte flamboie et je te la dois ! Abhorrer la multitude ? Mais je suis un vaurien, l’esprit des masses ! Brut de décoffrage… Que veux-tu que je rapporte à la presse de notre échange, que l’heure du Bon Dieu, c’est 12, 25 ? Que tu seras au rendez-vous ? Que pour tes bien-aimés sujets, une ère nouvelle va luire ; que toi, Jamesy, tu leur dis, en vérité, que le grand jour est proche ! Voire, parole d’ivrogne, que nous entrerons avant qu’il soit longtemps dans la cité dorée, dans la nouvelle Joysarucelem, dans la Nova Hibernia ? Passez votre commande de suite. Rejoignez nos rangs illico ! Prenez vos billets pour Éternité-Triage. Un mot seulement. Si le second avènement te visitait, serais-tu prêt ? Te plains-tu de l’illumination ? Une fois que tu auras entravé ça, mon vieux, la gaillarde excursion au paradouze ne sera plus qu’un jeu de petit enfant. Non ! Ne t’en va pas ! Pas tout de suite ! Reste, ô toi, mon chélonomorphe, mon cantique des cantiques. Et je t’en supplie : ne m’oublie pas…






Yves Tenret,
illustration Guido Hübner

20111218

20111217



20111212

secrétions

  

Je te dis
Continents teintés d’un impossible dévoilement

/Le silence s’inscrit
/Séparer écarter
Celer
Peau replis tréfonds
Intime
/Carte sans espace
/Sécrétions procédées de silences
Le secret écoule sa chair que la voix trahit
Surfaces dont rien ne secrète
/Et cela cicatrise
Ecriture recouverte recousue d’écritures
Secret il est dur comme pierre
Vous rendra langue de bois

Minérale

D’un ventre
/L’intime
Toujours visible sur le visible
Scarifie laboure l’écorce

De signes confondus en tracés de signes
Rétention
/Démangeaison de la plaie
Que l’on gratte tiraille /Carte sans espace
La peau porte ses couleurs au secret
Continents teintés d’un impossible dévoilement
Lever le voile et là
Intime
/Le silence s’inscrit
/Séparer écarter
Celer
Peau replis tréfonds
Possède aveugle
Volupté dévolue à la caresse jamais
/La chair qui ne se dit se fait végétale ou minérale

Siècles et galets de silence
Langue campagne de sel brisée
Aux embruns caressés des algues folles
Je te dis mon secret
Que ça n’en est plus un
(Siècles et galets de silence)
Embellie des vents au tanin des marées
Brèche à l’heure du ciel descendant et des tamis de courants

Siècles et galets de silence

Surfaces dont rien ne secrète

/Et cela cicatrise
Ecriture recouverte recousue d’écritures
Secret il est dur comme pierre
Teinture disparaît
Secret il est dur comme pierre
Vous rendra langue de bois
Débord de la chair qui
Mon secret

/ intime l’intime

Creuse

Appelle à l’épanchement des sèves
Mais toujours dessous ce qui circule
Peut-être l’abcès : un silence ruiné en cris
D’un ventre
/Le secret toujours à l’écart des mots
Jeux de
Chair que la voix trahit
Surfaces dont rien ne secrète
/Et cela cicatrise
Ecriture recouverte recousue
Embellie des vents descendant des tamis

/ L’intime intime
/Le silence s’inscrit
Dérober
Cacher dissimuler de l’arbre
Afin que tout de l’arbre et tout des pierres témoignent
Taisent
Siècles et galets de silence

Qui contient possède aveugle
Volupté dévolue à la caresse jamais


/La chair qui ne se dit se fait végétale ou minérale
Inconsommable
Mangez mon
Ordonne et prive toujours ce qui se donne
En son pli touché fait le vide en les mots
Le secret ne se possède
Il est à la saisie
Intime
/Le silence s’inscrit
/Séparer écarter
/Carte sans espace
/Donner le secret le dérobe
Plein toujours vide à la main
Il existe un pont une barge une nage
/C’est le débord de la chair qui
Creuse
Appel à l’épanchement des sèves
Toujours dessous ce qui circule
Signes confondus en tracés de signes
Rétention
/Sécrétions procédées de silences
Le secret écoule sa chair que la voix trahit
/Démangeaison de la plaie
Que l’on gratte tiraille
Je te dis mon secret
Débord de la chair
D’un ventre
Laboure l’écorce
Force d’évider les mots
Mon désir fuit notre langue

Mais toujours dessous ce qui circule






Philippe Desclais
illustrations Sébastien Teisseire

20111111

LE PARADOXE DE LA POMME DE TERRE ET DE SES TRANSFORMATIONS


                                                La pomme de terre est dans sa nature contradictoire. Elle tente dans son dessein de tubercule, tous les chemins de l’informe, sans pour autant échapper à la forme. « Excroissance arrondie d’une racine, d’une tige souterraine à caractère filiforme ou parfois aérienne, elle nourrit la plante dont elle provient tout en étant comme espérée comestible par des corps étrangers qui la cultivent et dont nous sommes » nous dit little Robert story. C’est une belle enflure de rhizome, de fibrille qui dans sa terminaison de frite, tente de se souvenir d’où elle provient, en faisant des pointes de danseuse échappée des bains bouillonnant de lipide, négligeant du coup son passé aux allures pachydermiques. Si elle accumule pléthore d’amidons dans sa chair riche, elle fait bien souvent le bonheur d’un festin pour le pauvre, abandonnant sa peau au groin content des cochons. Son dos rond et ferme de patate, lisse parfois comme le galet, surtout quand elle se veut nouvelle, se dérobe dans l’amollissement lactée et grumeleux d’un océan de purée. Mutique et aveugle même quand elle a des yeux, elle soulève des harangues pendant les jours de marché et mieux encore des jurons exclamatifs. Sous ses dehors de dondon, elle rêve alors de légèreté, de plumes, de neige, de flocons ou d’édredons. Elle fait tomber sa robe des champs pour se grimer en mousseline. Elle s’invite dans les cocktails, parmi les robes de soirée, entre les verres sirotés et taquine en amuse-gueule les doubles mentons congestionnés. Elle se fait nymphette, Lolita en cavale au cœur de tulle effeuillé, croustillante, croquante et craquante à souhait dans la marée des bavardages, des libidos cachées et des regards obliques. Dans son tutu, quoiqu’un peu gras, ce fin tissu, se dissimule le tubercule. Dans ce qu’elle a d’originel, elle est plutôt proche du caillou, du minéral, de l’inertie, du non agir. Pourtant on entend souvent « T’as la patate ? ». Qui a vu que le tubercule gesticule. C’est en général en tas que le légume gît là. Elle songe sans doute à sa cousine, le fruit défendu, la chute d’Ève et d’Adam des hauteurs sucrées de Cocagne, hôtesse de l’air, patience de l’arbre, qui du même coup et du même cul fit comprendre à la caboche du Newton effarouché la pesanteur. Mais n’oublions jamais que dans son costard de chips ou de frites, elle joue quand même dans la cour des enfants.


20111010

ARGOTIES III – oncq n’y fit










texte Patrice Cazelles,
illustrations Sébastien Teisseire

20111007

C’EST FINI








C’EST FINI
ÇA COMMENCE TOUJOURS COMME ÇA QUAND C’EST FINI
ÇA S’ARRETE NET
ÇA S’ANNETE RET
ÇA REPART PAS
T’AS PAS FINI TON REPAS
MAIS C ‘EST FINI
TU RESTES
LES BRAS BALLANTS
AVEC LES RESTES DU REPAS
DANS L’ASSIETTE
ÇA RECOMMENCE PAS
LE CLIQUETIS DES FOURCHETTES
DES FOIS ÇA S’ARRÊTE ET ÇA REVIENT
MAIS LÀ PAS
NON
LÀ C’EST TOUT
C’EST TOUT LE CONTRAIRE DU RECOMMENCEMENT
C’EST COMME UN MOMENT SANS LE TEMPS
QUI S’ ENTEND PLUS
SOURD AU TEMPS
QUI SOURD D’ON SAIT PAS OÙ
AUTANT DIRE
Y’A PAS D’ALLER MIEUX QUI VAILLE AINSI
QU’ON Y CROIE ENCORE

FOUTOIR DE VIE

C’EST FINI
ÇA COMMENCE TOUJOURS COMME ÇA QUAND ÇA STOPPE
FEU ROUGE
ÇA SUIT PLUS SON COURS
AU CORPS
ÇA COMMENCE A FUIR
VOUS ALLEZ PLUS – C’EST REDHIBITOIRE
MÊME SAVOIR QU’AVANT T’ALLAIS
SERT PAS POUR APRÈS
CA S’ANNULE C’EST SOUSTRAIT
SOUTERRAIN
ON VOUS LE COMPTE POUR DEMAIN
T’ES ENDETTE A VIE
C’EST POURQUOI C’EST SOURNOIS
L’ARRET SUR SOI
SOUS-ENTENDU
ÇA SOUTEND
SOUVENT LA FIN

FOUTOIR DE VIE


C’EST FINI
ÇA COMMENCE TOUJOURS COMME ÇA QUAND ÇA S’ARRETE
ON S’EN DOUTAIT PAS QUAND C’EST
MAIS QUAND MEME
SAVOIR SANS SAVOIR
NŒUD DANS LE TORCHON
POUR TOUJOURS
PLUS RIEN A REDOUTER
SANS CESSE
ET SI RIEN N’ARRIVE PARFOIS
TOUT EST LA
HALTE LA
QUI VA LA
PLUS
PLUS J’ATTEND PLUS JE RESTE
SANS GESTE
PLUS RIEN DE
PLUS
C’EST FINI

OUALA

Extrait



… POURRI SANS AUTRUIS DÉSIRS COMME TRUIES DANS LEURS DEDANS D’ENCLOS SONT FERMÉS DE L’INTERIEUR LES AMERICAINS SE DÉPLACENT TOUJOURS AVEC LEURS BARRIERES AUTOUR CAR POUR EUX IL Y A DEUX SORTES DE GENS CEUX DEVANT ET DERRIERE LEURS ENCLOS CERTAINS ÉCHAPPENT DE L’INTERIEUR POUR FUIR LE DEDANS Á CAUSE DE L’ODEUR DE VERTU COMPASSÉE QUI PASSE PAS BIEN ET VONT PAR OÙ VERS C’EST PAS VERROUILLÉ C’EST OUVERTS ILS LIBRES ET DIRENT CE QU’ELLES PENSENT SANS MOURIR DU PLEIN DE ÇA ELLES À FORCE DE TAIRE ET SOUMISES ALORS QU’À L’ENVERS CEUX L À D’AILLEURS VEULENT ÊTRE DEDANS POUR PAS MOURIR DE MANQUE À FORCE DE PAS MANGER NI LEURS ENFANTS NI LEURS PARENTS ASSEZ ALORS QUE RIEN DIT NI PENSER DES UNS VAUT LE TROP DIT TROP PENSÉ DES AUTRES ANNULE LES PARTIES COMMUNES SOUVENT LES CHIOTTES VONT L À C’EST LE COMMUN DES MORTELS QUI PARLE DU BAS DES HOMMES ENSEMBLES ASSEMBLÉS TOUR DE TABLE AVANT GUERRE DES BOMBES CELUI QUI DIT C’EST CELUI QU’EST PAS MORT ATONE A PRESENT ATOMIQUE FUCK YOU SHIMA PRÉSENTE LES ARMES DEVANT LES VEUVES AUX LARMES RETENUES COMME LEUR SEXE NE PENDENT PAS ENCORE DEVANT LE CAS N’EST PAS RARE QU’ON MEURE D’UN BOUT A L’AUTRE DE SA NAISSANCE CHAQUE INSTANT ETABLI SELON LE SENS QUE LES AUTRES DONNENT À TA VIE I’ TE TUENT SANS TE SAVOIR UTILE AU MÈTRE CARRÉ QUI RÉCLAME SON BIEN SON DÙ SA QUETE ETERNELLE DSK DESIR SENSUALITE QUEQUETTE DE CHAIRE A FAIRE PATÉ RILLONS CHICHONS EN EXPANSION DANS LA MÉGA DECHETTERIE GALACTICALE SANS QU’EUX NI TETE QUI DÉPASSENT ENGLOUTIS DANS CE QUI N’EST PAS EXPLICITÉ DIT MYSTERE MIS EN PLI DANS LES PHANTASMES DES PHACOCHERES FOUISSANT LA CONCHE ALLELUIA ALLEZ OU Y A ALLELOUIA ALLE ALLONS A LA LUETTE A L’ALOUETTE gentille alouette … ALLEZ LUI LA HOP LA OUI L’OUIE AUSSI T’ENTENDS ALLOU HELA ALLEZ LES LOUPS ALOU ELLE ALLO HALLALI AU FOU CHASSEUR DE TETE DE PINE DANS UNE BOTTE DE POILS ESCLABOUSSEUR D’AROME SUDORIPARE PINARDIER DES BAS FONDS CONDIMENTS D’ALAISE VOICON CI LA TA CONDITION TON TROU DES FESSES EN SOURDINE POLI PAR LA HONTE TA FEMME QUI T’AFFAMES TU BOUGES DANS LES BOUGES CHAQUE NUIT SCELLE TA VIE DANS CELLE QUI LA SUIT COMME INTIMITE CORVEABLE Á MERCI SORTIE D’URINE POINTEUSE POUR ENTRÉE SORTIE DU TRAIN-TROU QUOTIDIEN ALLER AU TERME DU DÉPART CONNAITTRE CE QUI L’A MOTIVÉ PAR SA FIN CE MANQUE INSTRUIT DANS LA COLONNE VERTÉBRANLE DES HOMMES POUR QUI SOIVENT COMMENCÉS D’ALLER VERS EUX POUR S’AGIR DU DÉBUT D’AVOIR DE PRENDRE DE PAS LÂCHER DE POSSÉDER DE PAS LAISSER DE SERRER DE PAS GLISSER DE TENIR DE PAS LAISSER FILER D’ÉTREINDRE DE PAS DÉSSERRER DE TROUVER SA PLACE AILLEURS DANS LE SOI DISTANT POTEAU ANTIDOUTE CONTRE LE MAL DE L’ÊTRE LA GUÉRISON COMMENCE PAR LA FIN ON PARLERA DE ÇA DEMAIN LES CHOSES SONT CE QU’ELLES NE SONT PAS LA VIE EST MAL FAITE OU BIEN C’EST LE CONTRAIRE QUI COMPTE POUR DEUX LES MEILLEURS GAGNENT CONTRE QUI LE TEMPS PASSE A TOUTE VITESSE LES FEMMES N’Y PEUVENT RIEN AUCUNES ELLES TREMBLENT POUR DES ENFANTS QUI ONT PEUR DES HOMMES VOILA OUALA 
OUALA ! POURQUOI ON FAIT DES ENFANTS POUR BOUCHER LES TROUS DERRIERE LES HOMMES QU’ILS ONT LAISSÉ OUVERTS EN PARTANT OUALA !
OUALA ! COMMENT LES HOMMES ILS SE DESEMPLISSENT DANS L’ECART DES FEMMES À PORTÉE D’EUX OUALA !
OUALA  POURQUOI ILS APPROFONDISSENT LES FEMMES AUSSI PAR EN DESSOUS OUALA !
OUALA  LA CAUSE DES PLEURS QUAND LES ENFANTS SORTENT DU TROU OUALA !
OUALA POURQUOI ILS SORTENT COMME DES GRANDS TOUT SEULS LES PETITS OUALA !
OUALA COMMENT ILS ONT FAIT LEUR MERE A FORCE D’ETRE DEDANS OUALA !
OUALA COMM’ A CAUSE DES FEMMES LES ENFANTS DES HOMMES SONT D’ABORD DES FEMMES OUALA !
OUALA POURQUOI LES FEMMES ONT TOUJOURS UN HOMME AUX TROUSSES OUALA !
OUALA  POURQUOI LE TROU DES HOMMES EST LA BAS ET CELUI DES FEMMES ICI OUALA !
OUALA COMMENT LES FEMMES ONT TOUJOURS UN HOMME DEDANS ET UN HOMME DEHORS OUALA !

ELLES

COMME DES TERRES-MINEES CONVAINCUES QU’ON VA LES VAINCRE LES ENFOUIRENT AU RALE AU RATEAU A LA SEMENCE SUCE BITE POUR FAIRE GERMER DES POSSIBILITES D’HYMEN INFLATION COLLECTIVE DES TETARDS DANS LA TERRINE VARIATIONS PROFITABLES OU PAS VAGINATIONS TREPINATIONS COPULATIONS SOUS INFLENCES PRESCRITES PAR LA LUNE SUR MA QUEUE DE COMETE AINSI LA VIE VINT D’UN SPASME CONFONDU AVEC LUI MEME UN VRAI FAUX MONDE UN DOUBLE INTRODUIT DANS LE BAZAR ON SAIT PAS COMMENT LE SCIENTIFLIC DETRICOTTE UNE MAILLE A L’ENDROIT UNE MAILLE A L’ENVERS POUR SERRER LA VIE EN PLEIN FLAG DANS SON JUS MACACH NIQUE PLUTOT TA MERE DIT L’ASTRAL MEME SI C’EST PAS PERMIT TU VERRAS D’OÚ TU DOUTES D’OUTRE LANGES D’OUTRE LANGUE EXOTIQUE D’OUTRE MERE ON Y REVIENT AU PUIT DES TRANSES REMISES AU GOUT DU JOUR LES MARCHES OU CREVE DANS LA SOLITUDE APRES LE DEMI MONDE EN DEMI TEINTE TOUJOURS UN MANQUE A JOUIR UN SEUL COTÉ DU CORPS UN SEXE ET L’AUTRE PAS MÊME LA JEUNESSE N’Y PEUT RIEN UN AMOUR POINTILLÉ SUR LA BANDE D’ARRET D’URGENCE TU RISQUES GROS TON ESPOIR EST MAIGRE LA SORTIE DE ROUTE INCONNUE MAIS SURE LES LIENS SUIVENT TES CICATRICES DANS LA PEAU REMONTENT A TES DEBUTS REJET SURGEON RHIZOME VALEUR AJOUTEE EN SUS SURNUMERAIRE GRASSE D’INNOVATION A PORTEE DE TOI VIE LÉTALE ETALÉE SUR DES LITS SANS SUITE SINON SON TRONC BOUGE COMME CELUI DES ARBRES AILLEURS LEUR TETE RESPIRE EN SPIRALES COURBE LES MIROIRS DU TEMPS VOILA TON SORT DANS SON SORT EMIS TU L’ENCORCELLES A COUP DE SORT TU L’ASSORTI DE MOUVEMENT LENTS OU RAPIDES SELON LES GEOMETRIES DE L’ACTE EN COURS PROLEGOMENES AUX JOUISSANCES EFFECTIVES AU CREUX DU FLUX TU BOUGES EMBOURBÉ LA DEDANS COMME LA PLAIE DANS SON PUS TU CRIES TA JOIE AU CUL DU MONDE QU’IL T’ENTENDE SAILLIR DANS SON ORBITE PERCER LA RONDELLE DE SATURNE ET REVENIR A PIED UN PEU BOURRÉ LE SEXE EN ECHARPE BALLANT DANS LES LATRINES DU JOUR TU CROISES LES EMPÊCHÉS DU VIDE QUI SE REMPLISSENT DE MÉMOIRE FAITS ET GESTES COMME SECONDE …  




cé ka cé



cé ka cé mais la recherche est réaliste, l’origine ventrale de la mante multicambriolée répercute griffonages fluo au fondement. ils volent poutres de chantier désaffecté pour mikader lattes palpes passerelles : ca ke cé ? sous dominos de pierre, pistolet silicone scelle entonnoir sur bouche, sifflements décentrés d’une otite empathique. murmure époumonnant à la machine cassée qui lui ressemble : rire avec ces enfants non trop endoloris est tâche infiniment fragmentaire. ça cé ka, encombrements. se bande aux barres découvrant son brillant-ersatz à yeux collyrés, ses bras tournent redressent toujours son torse. si cé ka cé faut utiliser son urine pour ramollir terreau. que post-cataracte brülant sa charnure traverse l’enchevêtrement, jette lettres de sable à scintiller dans un ciel complémentaire. sous l’axe astigmate : tournent aussi en hélices les poignées de portes et ké cé ça







Jean-René Lassalle
illustrations Guido Hübner

tomba



tomba nouant
avec son semblable un temps
imparti à malléer en 4 arachnéennes directions
de fils dorés dans air gyrant à creusifier :
cercle rayonnant d’un transitoire façonnant inflexions ;
croix cerclée d’une systole-diastole de dialogue ;
cercle concentrique retourné vers invisible ;
roue à moyeu tourbillonnant dans une délinéation de néant-base ;
portrait de la pure figure d’un vide flottant
peint sur bois amovible derrière un voile
(algueux plancton teint la mer en vert
soufflant un oxygène qui décomposant solaire bleuit le ciel)
fuir sa finitude dans le jeu des fibres
dont la flèche de courbure s’accentue à craqueler les visages temporels
jointant armaturant encollant
agglomérant le cœur dur du duramen membrané
d’aubier sensible
la boule oreillettée devient tête puis visage autre
se souvenant de son épannelage à l’herminette
visage poré de l’arbre membré, image de l’autre
reconnecté dans le courant montant de l’
ultérieur air


illustrations Guido Hübner

circonvolutions



circonvolutions imprimées sur parois d’un crâne où la formalisation se clot s’écroule r’éclôt enroule. qui quoi commence attirance ? un se défossilise infinisant 3 valeurs vrai faux possible. une nommant exprime sans sens actualisé balancement pendulaire, rythmant langue transitionnelle endeuillée vive, se heurte à répons duettiste niche ses séquences de notes en coda-climax sexuant-désexuant, articule pédicelles et funicules. cerveau-tronc amnésié se retire émettant pseudopodes, dissèque réciproque stratégie défensive : l’absence de couleur grandit les passereaux codés surplombant bras meurtris et la plus petite modification entraîne la disparition. pendant l’alerte les camions bâchés de neige sont bloqués par contre-alerte, le kâ court devant la colonne marqué en fluorescence quand nuages-serpents déroulent spirales dorées, se reconnectant en désincarnées potentialités


Jean-René Lassalle
 illustration Guido Hübner

carte postale n°2, A plat ventre













Riew Van Leemputten +.
Photos Marie Rouault, Philippe Desclais