20110805

rue pavée




Rue pavée oblongue sale poisseuse ça mouille s’déroule tapis passants arbres béton aux mâchoires de verre galerie boutique clichés les pas tremblent tètent la flaque genoux hachés course lente encore chaque jour arbres gris pliés fêlure au ventre hier il a fallu rincer les oranges peaux vertes pelliculées moisissure rance rien frigo vide débranché placard inutile au frais les champignons envahissent dans le corps ? sont-ils anaérobies quel sol encore non foulé ? presser le pas sinon retard voiture ça sèche lui pareil l’autre bout même vil regard un deçà de lumière mains puantes noires à téter du cambouis sort de la clinique une opération délicate fatigue un corps entier à extraire d’un corps gras rouillé suintant des éclats limailleux elle croire - un regard à droite sec chaud froid qu’importe déjà tard ne s’arrête qui ? des yeux sans habits à toutes heures encore à gauche voilà l’esplanade pelouse râteau et biches il y a longtemps enfuies enfouies tombées habitantes des sols graveleux dévoreuses de racines gallinacés la géométrie se rompt couloir flux tendu ça circule ça roule les champs sont loin des portes closes il faut des codes et des copeaux de patience à longer ces arêtes émoussées de gorges fiévreuses les mâchoires de verre s’ouvrent ça sèche plus de pluie pour aujourd’hui des boulons y mettre les mains doigté douceur acre des graisses entassées pellicules stratifiées qui viennent enduire les doigts enlacent et brisent terribles la précision méticule et soins veste de cuir vite enfilée après passage des paluches savon huile lessive le truc peu présentable avec vieux velours côtelé grolles grotesques gorge écharpée pas le temps elle le sait elle croire - l’aimer l’attendre bientôt assise passer la porte voilà tabac café vieille éponge qui macère dans son jus tables qui collent la télé aphone éberluée ne sachant toujours rien pareille à eux assis terrassés acomptés coudes velus bières femmes rares cuirs jeans cannibales ou boulimiques au comptoir au détour les wc en bas un escalier s’assoie dame pipi improvisée entre deux états essoufflée ravie elle a de l’avance se sèche au chaud le froid mord bientôt il tourne à droite carrefour des lumières ployées vers la plaie perte de l’eau culasse sale effacer la farce graneleuse dévisse hisse un mandrin noir garni d’écoutilles crayeuses calcifiées à l’acier c’est là terrible offert aux affres abandon poubelle casse rien à faire broyer condamner peut-être encore un possible demander un patron voir demain il est tard y aller son rencard aimé presser le pas et pousser porte voilà tabac café vieille éponge hippique qui macère table télé aphone et chiffres dans l’ordre terrassé des coudes elle là assise devant rayon elle croire - le voir arriver dans bris de glace miroir manqué qui happe sa silhouette la relâche s’en défend se retourne le voir elle lui sec après la pluie échappé devant rayon se brise dans un salut l’absorbe lumière sans voir les chevaux courent mais s’oublient à leur trouvaille de l’un de l’autre lune soleil sur les émaux noirs assis devant café boire en silence se parler sourire calme elle sortir bientôt cahier sac lui tendre le velours sur la chaise s’échoue animé bientôt d’une vibration d’attente des poésies issues des poubelles sauvées pourquoi? elle lui montrer lui les lire et dorénavant tout a commencé. Il y a une tour fendue à Montemicciolini c’est la tour d’yeux sans foudre par l’orage qui ne tombe de son haut ils sont là sur cette photo entre deux pages pliées et ces mots qui disent les beautés de l’hivers et des cochonneries de poésie des fadaises fates et de feintes corolles lissées mots plats naïfs émerveillés mots natifs mal fanés qui prient des gloires idéales et éculées au fond du rade ils se hissent bientôt à la corde des phrases et c’est de lettres hérissées qu’ils corrodent l’avenir pactisent avec le sens et dans un sort se disent boire le filtre poison Triste et elle Iseult sans marc de passé défaite des feux du fidèle lui amant sec et glorieux lu à la tasse inversée dans les dégoulinures hâtives du café pluriel et Ariel et elle ils s’enchantent les chants dédoublés. La bicyclette armée de ruines échange la ronde course au vol des hirondelles plus de flics à vélo et un poisson-chat à place de tête c’est la dégringolade des hauts et l’emplumé triface qui désespère à boire son eau sale et lavasse de vieillard écoulée des histoires qu’ils se racontent aux images trouvées trouées.


Le Lunain 2002