20111212

secrétions

  

Je te dis
Continents teintés d’un impossible dévoilement

/Le silence s’inscrit
/Séparer écarter
Celer
Peau replis tréfonds
Intime
/Carte sans espace
/Sécrétions procédées de silences
Le secret écoule sa chair que la voix trahit
Surfaces dont rien ne secrète
/Et cela cicatrise
Ecriture recouverte recousue d’écritures
Secret il est dur comme pierre
Vous rendra langue de bois

Minérale

D’un ventre
/L’intime
Toujours visible sur le visible
Scarifie laboure l’écorce

De signes confondus en tracés de signes
Rétention
/Démangeaison de la plaie
Que l’on gratte tiraille /Carte sans espace
La peau porte ses couleurs au secret
Continents teintés d’un impossible dévoilement
Lever le voile et là
Intime
/Le silence s’inscrit
/Séparer écarter
Celer
Peau replis tréfonds
Possède aveugle
Volupté dévolue à la caresse jamais
/La chair qui ne se dit se fait végétale ou minérale

Siècles et galets de silence
Langue campagne de sel brisée
Aux embruns caressés des algues folles
Je te dis mon secret
Que ça n’en est plus un
(Siècles et galets de silence)
Embellie des vents au tanin des marées
Brèche à l’heure du ciel descendant et des tamis de courants

Siècles et galets de silence

Surfaces dont rien ne secrète

/Et cela cicatrise
Ecriture recouverte recousue d’écritures
Secret il est dur comme pierre
Teinture disparaît
Secret il est dur comme pierre
Vous rendra langue de bois
Débord de la chair qui
Mon secret

/ intime l’intime

Creuse

Appelle à l’épanchement des sèves
Mais toujours dessous ce qui circule
Peut-être l’abcès : un silence ruiné en cris
D’un ventre
/Le secret toujours à l’écart des mots
Jeux de
Chair que la voix trahit
Surfaces dont rien ne secrète
/Et cela cicatrise
Ecriture recouverte recousue
Embellie des vents descendant des tamis

/ L’intime intime
/Le silence s’inscrit
Dérober
Cacher dissimuler de l’arbre
Afin que tout de l’arbre et tout des pierres témoignent
Taisent
Siècles et galets de silence

Qui contient possède aveugle
Volupté dévolue à la caresse jamais


/La chair qui ne se dit se fait végétale ou minérale
Inconsommable
Mangez mon
Ordonne et prive toujours ce qui se donne
En son pli touché fait le vide en les mots
Le secret ne se possède
Il est à la saisie
Intime
/Le silence s’inscrit
/Séparer écarter
/Carte sans espace
/Donner le secret le dérobe
Plein toujours vide à la main
Il existe un pont une barge une nage
/C’est le débord de la chair qui
Creuse
Appel à l’épanchement des sèves
Toujours dessous ce qui circule
Signes confondus en tracés de signes
Rétention
/Sécrétions procédées de silences
Le secret écoule sa chair que la voix trahit
/Démangeaison de la plaie
Que l’on gratte tiraille
Je te dis mon secret
Débord de la chair
D’un ventre
Laboure l’écorce
Force d’évider les mots
Mon désir fuit notre langue

Mais toujours dessous ce qui circule






Philippe Desclais
illustrations Sébastien Teisseire