20121215

La mer



J’apparente ou pas la terre à croire… des bidons couchés de renvers… un alliage pour nos vices… c’est comble en artifice ici, mais j’aime bien… c’est la plage qui me regarde, pas moi la mer qui voit… c’est trompant… pourtant je suis salubre avec l’âge, le trait fait pas débord… on a réduit la réalité au coupon-réponse et mal lu l’en-tête… tête coupée… fausse écriture mais vrai rature… une erreur de frappe où tomber… j’ai du mal à joindre les deux trous : la vie la mort, plus qu’à sauter… ça plisse entre eux, mal repassé dans n’importe quel sens… ça tombe pas bien la vie… t’as l’air d’une gaufre là d’dans… t’es usiné… t’es embouti (ZZipp… usiné ! tchac bing boung embouti)… t’es tout abruti… enfin rentré : soirâtre esseulé dans tous du métro parmi… le vide-précipice à l’œil comme des pleurs… on dirait à quel sein s’vouer si femme était porteuse… mais pas… comme aboli dans l’éboulis du temps…  l’enfant caduque a démérité… un qui fut sans voir au début… et vient plus jamais nous voir maintenant !.. avec tout l’mal… le pire été qu’on ait été, une fois seulement !.. ce qui y’a de terrible en fait c’est qu’on croit que ça pourrait être diversement… ça nuit… c’est pas tant les choses que ce qu’elles sont pas qu’est pénible… aimer les fuites, les écoulements textuels… certainement la vie est incertaine certainement… ça suit son cours… faire avec… allez d’l’avant… sans doute il arrive bien des choses… effectivement… plus ou moins seyantes et saillantes du quotidien… on presse le jus plus que raison pour tirer du sens… on sucre-glace nos pamoisons...  au bout, ça va pas faire taire le pouls du monde va…  pire! on l’entend mieux  qu’avant  s’éloigner après… (soupir)… retranchement ! c’est à dire enlever du compte, soustraire – ôter, à rebours de c’qui est encore du dû… langue du manque ou manque de langue ou languissamment je fuis… même enfants j’pigeais que j’pouvais pas avant d’essayer… ça m’évitait de marner dans l’espoir… j’ai des vieux qui sont encore là-bas… à la fois debout et couché et tordus entre les deux… simulacre d’orgueil et  de choses fongibles : obligations – droits – corps certains – mobiliers d’usages… tout à vau l’eau mais ça tient… c’est crocheteux la vieillesse… on a des soifs sans désir, humectales… ils comptent à la goutte… dans la banlieue des autres… matriciels et reproducteurs d’eux-mêmes à l’infini, si on laissait faire !.. « l’avoine est courbe sous la faux » dit l’un… leur vie qui tient dans les dictons… bas-monde soutiré d’la vessie… histoire de marquer son temps en levant la patte contre un arbre… leurs territoires… et d’autres déjà  levés comme des chardons la main tendu… inhalatoires… évocateurs… qui te sentent aux interstices… s’équilibrent sur tes vertiges… attenants aux pièces manquantes du jeu compassionnel… siphonnés du cortex… réduits à l’essence de l’être…  du mazout dans le bulbe rachidien,  tu les arrêtes pas ; des tanks !.. « tu restes pas un peu ? T’as des choses à faire ? » disent-ils en distillant le silence… une preuve… est-ce qu’on peut forcer quelqu’un à nous oublier !?..






texte Patrice Cazelles
dessin Franck Charlet