20110911

La société est un puzzle

         La société est un puzzle . Je ne comprends pas quel morceau je suis pour me mettre dans le puzzle, je suis une partie du puzzle mais laquelle, je ne comprends pas quel contour il faut que je prennes pour m’inscrire dans le puzzle, je ne peux pas penser le puzzle, je ne comprends pas les contours , je n’aime pas les contours, je ne sais pas ce que c’est que le contour pour savoir où je peux me mettre dans le puzzle, c’est fatigant de savoir quels seraient les contours de la partie où le puzzle pourrait me mettre parce que les contours bougent tout le temps, donc je ne sais où je peux me mettre et y’en a qui disent qu’il faut comprendre le puzzle et je n’aime pas les puzzles, les puzzles c’est carré ou rectangulaire, les puzzles c’est pleins de parties détachées qui s’emboîtent et je préfère ce qui se déboîte parce que sinon on est cerné par toutes les autres parties du puzzle, et après on se sent enfermé comme si on ne pouvait plus bouger parce qu’on s’enferme définitivement dans les contours que l’on s’est donné alors que l’on sait que les détours c’est mieux, mais alors on ne sait plus où se mettre parce que les autres ont tout fait pour se placer avec les contours qu’ils ont définis pour se mettre dans le puzzle, et après le puzzle est plein de parties  où chaque partie travaille à s’emboîter en dessinant ses contours, et alors les détours ne mènent qu’à comprendre que l’on a pas sa place dans le puzzle, et alors le puzzle a raison de dire qu’il n’y a que lui, et que les parties qui ne trouvent pas de places en lui sont de trop, sont parti de lui, et il n’y a plus de trous où elles pourraient se mettre, puisque les parties qui y sont, ont déjà fait leur trou et que le problème, c’est qu’il n’y a plus de trous et que donc il n’y a plus qu’à chercher les contours, et que chercher les contours dans l’absence de trous, c’est pouvoir se mettre nulle part tout en continuant à chercher les contours, alors que les contours ne servent plus à rien, si ce n’est que d’être des contours, des contours qui ne contournent plus rien, puisqu’il n’y a plus de parties que l’on pourrait contourner, et que donc on contourne l’absence de trous dans lesquels on ne peux même plus tomber, alors à quoi bon prendre des contours, contourner ce qui nous contourne puisque l’on a plus de contours dans l’absence de puzzle, et pourtant on continue à parler de contours alors que les contours ne seraient contours que pour contourner les contours des autres parties que l’on sait inexistantes puisqu’il n’y a plus de puzzle, et donc à partir de là, on ne sait plus où s’emboîter, alors on boite sans s’emboîter, ou on se déboîte dans le débat ou on se débat dans la boite qui s’obstine à nous enfermer dans ses contours de boite puisque pour être une boite, il faut des contours et donc on a rangé le puzzle dedans.   

Bruno Jouhet